Encore du racisme ? Nagui brise le silence dans une interview poignante

Nagui
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🎙️ « Change de prénom si tu veux bosser à la radio. » Voilà ce qu’a entendu Nagui à ses débuts. Choquant ? Ce n’est qu’un aperçu du racisme que l’animateur emblématique continue de subir, même après des décennies de carrière couronnée de succès.

Sur le plateau de C l’hebdo, Nagui s’est livré sans filtre. À 63 ans, il raconte comment on lui a demandé de franciser son prénom pour « mieux passer à l’antenne ». On lui a même proposé de s’appeler « Jean Nagui » ou « Christophe Nagui », comme si son identité ne suffisait pas. Mais Nagui a dit non. Non à l’effacement. Non à l’hypocrisie.

Et ce n’est pas tout. Il révèle qu’une grande radio a mené des sondages pour évaluer si le public était « prêt » à entendre un animateur d’origine égyptienne. Inimaginable, et pourtant vrai.

Aujourd’hui encore, malgré sa notoriété, Nagui continue à faire face à des remarques racistes. Certains internautes lui lancent des « Retourne dans ton pays » dès qu’il prend position sur des sujets de société, comme la suppression des vachettes dans Intervilles.

Mais l’animateur refuse de se poser en victime. Il préfère mettre en lumière les progrès, sans oublier que le chemin vers l’égalité est encore long. Un témoignage fort, poignant, qui remet en question bien des mentalités.

Le racisme ordinaire dans les médias français : une réalité persistante

Le témoignage de Nagui met en lumière un phénomène plus large : le racisme ordinaire ancré dans le paysage médiatique français. Derrière les caméras et les micros, de nombreux professionnels issus de la diversité subissent des pressions pour gommer leurs origines, adapter leur accent ou franciser leur prénom. Cette pratique, bien qu’ancienne, persiste encore aujourd’hui sous des formes plus subtiles, comme le « préférer un profil neutre » ou « rechercher une voix qui passe mieux à l’antenne ».

Le manque de représentativité dans les médias ne fait qu’accentuer ce phénomène. Quand les figures publiques issues de l’immigration sont rares, chaque apparition devient un symbole, une exception qu’on tolère plus qu’on ne célèbre. L’exemple de Nagui, pourtant star du petit écran depuis des décennies, montre que la réussite ne protège pas du racisme systémique. Il est donc crucial de continuer à dénoncer ces pratiques discriminatoires, pour que l’inclusion devienne la norme et non un effort ponctuel.


Nagui, symbole de résistance identitaire dans l’audiovisuel français

Refuser de changer son prénom, c’est un acte fort. Dans un milieu aussi normatif que la télévision, où l’image est soigneusement calibrée, ce refus devient un geste politique. Nagui a choisi de conserver son identité, de ne pas se plier à des attentes discriminatoires. Ce choix, il l’a assumé dès le début, et il continue de le porter comme un étendard.

En conservant son prénom, Nagui a envoyé un message clair : on peut réussir sans renier ses origines. Son parcours inspire toute une génération de jeunes issus de la diversité, souvent confrontés aux mêmes injonctions. À travers ses émissions, sa liberté de ton et son engagement discret mais constant contre les injustices, il est devenu un symbole de fierté identitaire et de résilience.

Dans un pays où les débats sur l’identité sont souvent instrumentalisés, Nagui rappelle qu’il est possible de s’imposer sans se travestir. Et c’est peut-être là, sa plus grande victoire.

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